Dix ans après la loi Hamon : pourquoi les Français peinent à changer d’assurance auto malgré la flambée des prix ?

La loi Hamon, entrée en vigueur en 2015, avait pour objectif de dynamiser le marché de l’assurance auto en permettant aux assurés de résilier facilement leur contrat après une année d’engagement. Cependant, dix ans plus tard, il semble que cette réforme n’ait pas eu l’impact escompté, particulièrement face à la flambée des tarifs observée en 2025.

La fidélité inattendue des conducteurs : une étude révélatrice

Selon une enquête réalisée en août 2025 par LeLynx.fr avec OpinionWay, près de 57 % des Français n’ont pas changé d’assureur depuis une décennie, dont un tiers avouant n’avoir jamais pris cette initiative. Cette inertie témoigne d’un attachement particulier à leur compagnie d’assurance, qui semble se renforcer avec l’âge. Ainsi, 31 % des 50-64 ans et 36 % des plus de 65 ans sont restés fidèles à la même compagnie au cours des dix dernières années.

Les motivations derrière cette fidélité

Il est utile d’explorer les raisons qui poussent les conducteurs à rester fidèles à leur assureur, malgré le contexte économique tendu :

  • La méconnaissance des droits : 37 % des jeunes de 18 à 24 ans ne savent pas qu’ils peuvent résilier hors échéance.
  • Un sentiment de complexité lié aux démarches, qui rebute environ 20 % des assurés.
  • Un risque perçu de perdre des garanties, pervasive parmi les jeunes, avec 42 % qui redoutent une couverture diminuée.
Tranche d’âge% de fidélité à l’assureurJamais changé d’assureur
18-24 ans57 %34 %
50-64 ans31 %15 %
65 ans et plus36 %23 %

Coûts toujours en hausse : une opportunité manquée

En 2025, les tarifs des assurances auto continuent d’augmenter, avec une hausse moyenne de 5 %. Cette tendance préoccupante aurait pu inciter les consommateurs à reconsidérer leurs choix. Pour certains, la perception des économies potentielles à réaliser en changeant d’assureur semble cependant insuffisante. Près de 41 % des conducteurs estiment ne pas avoir d’intérêt économique à changer d’assureur, malgré des économies potentielles estimées à 438 euros par an, selon les comparateurs.

Le paradoxe de la facilité perçue

Il y a un contraste notable entre la perception de la facilité de changement d’assureur et le passage à l’acte. Alors que 85 % des Français considèrent le processus comme simple, seulement 15 % estiment que c’est difficile. Cette dichotomie souligne une volonté de changement, mais un manque d’action en raison des freins économiques et psychologiques.

Les jeunes, plus flexibles mais aussi cautieux

Les jeunes conducteurs, en revanche, montrent une flexibilité plus marquée. Avec des primes d’assurance médianes s’élevant à 1 204 € par an, presque le double de celles des conducteurs plus expérimentés (606 €), ils sont 57 % à avoir changé d’assureur au cours des six dernières années. Leur adaptabilité est souvent liée à leur statut récent de conducteur et à des coûts importants.

Les compromis des jeunes face aux coûts

Face à la nécessité de réduire leur facture, certains jeunes acceptent même de diminuer leurs garanties :

  • 21 % des jeunes acceptent une réduction de garanties pour alléger leur facture.
  • Pour les plus de 65 ans, cette acceptation est seulement de 10 %.
CritèresJeunes conducteursConducteurs expérimentés
Pourcentage ayant changé d’assureur57 %15 %
Pourcentage acceptant réduction de garanties21 %10 %

Perspectives en 2025 et impact de la loi Hamon

Alors que les assureurs comme AXA, Allianz ou MMA continuent de s’affronter sur le marché, le comportement conservateur des assurés pourrait mettre en péril les ambitions de la loi Hamon. Bien que celle-ci ait prévu d’alléger les démarches administratives, le parcours client s’avère encore semé d’embûches. La complexité perçue, associée à un attachement bien ancré, laisse présager une stagnation continue du marché de l’assurance auto en France.

Conclusions sur la résilience des Français face aux hausses des primes

Malgré les hausses significatives des primes d’assurance, le comportement des Français démontre une dynamique d’inertie prévalente. Dans ce contexte, il est essentiel que les assureurs, tels que GMF, MAIF, et direct assurance, envisagent des stratégies pour attirer cette clientèle stable. Un dialogue transparent sur les économies potentielles pourrait s’avérer décisif pour encourager une plus grande mobilité entre compagnies et ainsi dynamiser ce secteur.

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